Casier judiciaire rigoureusement vierge, carnet d'adresses copieusement garni. Ainsi va Henri Proglio, 65 ans, expert en copinages divers et variés mais aussi dans l'art de passer à travers les gouttes. «Caramba, encore raté !» aime-t-il s'exclamer à chaque tentative de le raccrocher à une casserole en cours. Ses nombreux communicants ont ainsi réussi à convaincre la presse française que son bilan à la tête de Veolia, puis d'EDF, est «bon» - le terme revient à longueur de colonnes. Disons qu'il n'est pas mauvais, mais cela ne suffit pas à camper le grand capitaine d'industrie, espèce rare en voie de disparition. Car son parcours professionnel relève plutôt du réseautage tous azimuts.
Recruté en 1972 à l'antique Générale des eaux, il en devient PDG en 2000. Par défaut : le patriarche Guy Dejouany et son dauphin désigné, Bernard Forterre, étant judiciairement empêchés, Proglio s'est imposé par le vide. Son prédécesseur finançait directement les partis politiques et élus locaux de tous bords. Le successeur, se coulant à merveille dans la nouvelle législation sur le financement de la vie politique, se contente de recruter à tour de bras fils, filles ou épouses de décideurs publics : Pauline Borloo, Laetitia Estrosi, Arthur de Villepin, Julien Bartolone, Monique Lang… L'hebdomadaire Marianne a recensé sept frères et sœurs de Rachida Dati salariés de Henri Proglio, rebaptisé pour l'occasion «Pôle Emploi des fils à papa».
Chiraquien d'origine, Henr