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Libération
Témoignage

«Moi, Chantan, ouvrière textile au Cambodge, 12 heures par jour, 6 jours sur 7, sans congés...»

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Alors que le collectif Ethique sur l'étiquette lance une campagne pour un salaire vital, récit d'une syndicaliste qui raconte, de l'intérieur, des conditions de travail inhumaines.
Des ouvrières textiles lors d'une pause déjeuner, dans la banlieue de Phnom Penh, en 2013. (Photo Reuters)
publié le 16 octobre 2014 à 10h09
(mis à jour le 17 octobre 2014 à 0h05)

#Soldées : pour tenter d'enrayer les salaires de misère pratiqués par l'industrie de l'habillement dans les pays de production, le collectif Ethique sur l'étiquette (membre de l'alliance Clean Clothes Campaign lance aujourd'hui une campagne pour exiger des multinationales de l'habillement l'adoption de pratiques permettant le versement d'un salaire vital aux ouvrier(e)s de la confection le long de leurs chaînes de sous-traitance. L'alliance a envoyé un questionnaire à 50 multinationales pour mesurer leur engagement en faveur du versement d'un salaire vital. Aucune de celles qui ont répondu ne s'est engagée de manière significative sur ce sujet.

Ethique sur l'étiquette veut relayer le combat des 60 millions de travailleurs, très majoritairement des femmes, qui ne gagnent pas de quoi vivre décemment et sont employés dans des conditions indignes. Il entend aussi interpeller les multinationales et sensibiliser les consommateurs sur l'origine des vêtements qu'ils achètent parfois à prix cassés, mais au détriment de vies brisées. Libération a longuement rencontré l'une de ses ouvrières textiles que défend Ethique sur l'étiquette. Elle s'appelle Hong Chantan. Voici son édifiant récit.

«Je m’appelle Hong Chantan. J’ai 35 ans. Je travaille dans différentes usines de textile au Cambodge depuis l’âge de 20 ans. Je viens d’un village à 195 kilomètres de Phnom Penh, d’une famille de pays