C'est un appartement de 33 m2 dans le centre de Séoul. Prix du loyer mensuel : zéro euro. Montant de la caution : 73 000 euros. Une somme qui vous sera reversée dans son intégralité quand vous quittez les lieux. Entre-temps, le propriétaire a pu faire fructifier votre argent. Cela s'appelle le jeonse. Ce système, unique au monde, a longtemps été privilégié par les Coréens. Il s'est imposé dans les années 70, alors que le pays était en plein essor économique. Les propriétaires profitaient alors de placements avantageux, d'investissements rentables et de prix du logement la hausse. Mais avec un marché immobilier en berne et une économie ralentie, cette formule est aujourd'hui menacée. Certains experts prédisent même qu'elle va disparaître.
Depuis des années déjà, un système mixte a fait son apparition dans les agences immobilières : une caution un peu moins élevée et le versement d'un petit loyer mensuel. Pour les locataires, le jeonse n'est pas sans risque. Quand ils ont voulu quitter leur deux-pièces du nord-est de Séoul, Aliona et Konggu ont appris que leur propriétaire ne pourrait leur rendre leur argent (45 000 euros) que lorsqu'il aurait trouvé un nouveau locataire. Ayant besoin de cette somme pour emménager dans leur nouvel appartement, ils se sont retrouvés coincés. Pour éviter un recours en justice, long et coûteux, ils ont finalement réussi à négocier des versements échelonnés auprès de leur nouveau proprio.
Face à des taux d'intérêts histo