Il flotte comme un air d'optimisme dans les rues de Dublin en ce début d'automne. Mauvaise élève de la classe européenne il y a quatre ans, sauvée in extremis de la faillite par un plan d'aide international, montrée du doigt pour une fiscalité perçue comme complaisante vis-à-vis des multinationales, l'Irlande relève finalement la tête. On est encore loin de l'euphorie, mais les signaux ne trompent pas. La reprise est là et la confiance, prudente, revient. Pour le moment, l'Irlandais de la rue ne voit pas de grande différence par rapport à ces dernières années teintées de hausses d'impôts et de mesures drastiques d'austérité. Pourtant, le 1er janvier, son porte-monnaie sera un peu plus rempli qu'il y a un an. Le gouvernement, pour la première fois en sept ans, a présenté le 14 octobre un budget prévoyant des baisses d'impôts et une augmentation des dépenses. «La reprise ne s'est pas encore propagée à tout le pays et de nombreux foyers ne la ressentent pas encore. Le gouvernement en est tout à fait conscient», a déclaré le ministre des Finances, Michael Noonank, devant le Dail, le Parlement irlandais.
Grues. Ce sentiment de satisfaction, voire de discrète fierté, d'avoir réussi à surmonter une crise historique, est perceptible partout. Chez les syndicalistes, le patronat, les politiques ou les entrepreneurs. «Il y a en Irlande, et c'est lié à son histoire, très peu de place pour l'auto-apitoiement, souligne Fea