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Libération
EDITORIAL

Virage

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publié le 20 octobre 2014 à 20h06

Il était temps… Chacun commence à comprendre que la politique menée depuis de longues années en Europe conduit à une impasse. A force de serrer la haire et la discipline de l’orthodoxie budgétaire et monétaire, l’économie de la zone euro s’est retrouvée étranglée. Le continent est la seule région du monde à s’enliser dans la stagnation économique. La montée combinée du chômage et de l’extrême droite en est la résultante prévisible. Jusqu’ici, l’Allemagne impavide réclamait - cela peut se concevoir - que ses voisins fassent les efforts qu’elle a elle-même consentis pour rétablir ses comptes et sa compétitivité. Mais les brillants experts européens auraient pu aussi s’aviser que si tout le monde mettait le pied sur le frein, la voiture s’arrêterait. C’est ce qui s’est produit. La récession, qui est aussi une contagion, menace la République fédérale comme elle a frappé les économies du sud du continent. Dotée d’un sens politique manifeste, Angela Merkel, devant l’évidence des dangers, a décidé de bouger. Certes il ne faut pas entonner l’hymne à la joie et encore moins bâtir des châteaux en Allemagne mais la prise de conscience de Berlin est la première bonne nouvelle qu’on ait entendue depuis longtemps dans l’Union européenne. Avec toute la diplomatie requise, la France doit maintenant accompagner ce virage bénéfique. Après tout, il ne s’agit pas de demander de l’argent à la République fédérale, mais de la convaincre de dépenser plus pour elle-même. La cigale conseille à la fou