Le TGV est un succès technique. Mais son coût n’est plus soutenable. Le rapport de la Cour des comptes publié jeudi invite les élus à lever le pied sur la grande vitesse dont les bénéfices pour la collectivité sont moindres qu’escomptés. Un verdict sévère alors que quatre lignes nouvelles sont en construction.
Des politiques critiqués
Le rapport s'adresse en premier lieu aux politiques. C'est même une supplique pour stopper les frais sur des projets déjà bien engagés. Tout particulièrement la LGV Poitiers-Limoges. Elle est qualifiée par les contrôleurs de la cour comme un projet «d'intérêt purement local», «non prioritaire» et «non financé». Mais n'est-ce pas trop tard ? Fin septembre, les élus locaux, reçus à l'Elysée, s'étaient targués du soutien de François Hollande. Ce tronçon est un cas d'école. Il illustre l'engrenage infernal qui préside aux constructions des LGV. A force «d'études préliminaires» et autres «avant-projets techniques», les LGV ne sont pas encore votées que c'est tout comme, parce que dans les esprits comme au regard des dépenses engagées, il est trop tard pour reculer. Le fait que l'Etat, exsangue, aille solliciter les collectivités locales est un autre piège. Les contreparties exigées en retour débouchent sur des absurdités comme cette «gare de trop» sur la LGV Est, déjà dénoncée par la Cour des comptes l'an dernier. La dette de RFF, qui porte le réseau ferré, att