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Libération

Les pays européens rivalisent de souplesse… au risque de la fracture

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Chez nos voisins, les contrats courts et précaires tendent à se substituer aux CDI.
publié le 23 octobre 2014 à 20h16

Comment d’autres grands pays européens tentent-ils de réformer le marché du travail ? Quelles sont les pistes en cours ? Rapide tour d’horizon.

Allemagne L’explosion des mini-emplois et de l’intérim

Si les Allemands ont beaucoup réformé depuis dix ans, ils n'ont jamais touché le contrat de travail qui se décline toujours, outre-Rhin, en CDI et CDD : «La question du contrat unique n'a jamais fait débat chez nous, explique Konstanze Brieskorn, spécialiste du droit du travail à Berlin. La situation est assez proche de ce que l'on trouve actuellement en France. A ceci près que la procédure d'information du salarié en CDI, en cas de licenciement, est moins contraignante en Allemagne, et que les indemnités de licenciement ne sont pas prévues si elles n'ont pas été préalablement négociées.»

Pour flexibiliser le marché du travail, l'Agenda 2010 de Gerhard Schröder a surtout créé et favorisé de «nouveaux formats» d'emplois plus flexibles et moins payés, tels les mini-jobs (15 heures par semaine pour 450 euros par mois) ou l'emploi intérimaire, qui a explosé. «La protection contre le licenciement, elle aussi, n'a été que peu modifiée. On a autorisé les entreprises de moins de 10 salariés, contre 5 salariés auparavant, à licencier sans motif. Par ailleurs, depuis 2001, on peut embaucher en CDD pour un maximum de deux ans sans être obligé de motiver la limitation de durée», résume Jean-Baptiste Abel, expert de la Confédération des syndicats.

L’Allemagne connaît aussi une montée des CDD par rapport aux CDI, mais moins