La France, mais aussi l'Italie, l'Autriche, la Slovénie et Malte expérimentent les nouveaux pouvoirs accordés à la Commission en matière de politique et budgétaire. Celle-ci leur demande de faire des efforts supplémentaires pour que leur projet de budget 2015 respecte leurs engagements européens. Et cela passe mal. Très mal, comme le montre la partie de bras de fer engagée entre les capitales européennes fautives et l'exécutif communautaire. Ce dernier menace d'émettre mercredi 29 octobre un avis négatif sur plusieurs projets de budget, première étape menant aux sanctions financières (0,1% du PIB, soit 2 milliards dans le cas de la France). Ainsi, Matteo Renzi, le Premier ministre italien, a annoncé, au cours du Conseil européen qui s'est achevé vendredi à Bruxelles, qu'il entendait «ouvrir un débat sur qui décide quoi». Le gouvernement français est sur la même longueur d'onde. Encore une fois, les Etats montrent qu'ils aiment l'Europe, mais pas ses contraintes. Paris et Rome n'imaginaient pas que Bruxelles oserait leur demander de revoir leur budget lorsqu'elles le lui ont transmis, le 15 octobre. Après tout, ces deux pays sont de grands Etats (50% du PIB de la zone euro) au cœur de la construction communautaire.
C’était oublier un peu vite que leurs seize partenaires de la zone euro estiment qu’il ne peut y avoir de traitement différencié selon que l’on soit grand ou petit, surtout lorsque plusieurs d’entre eux ont mené sous la contrainte des politiques d’austérité