Les auditeurs s'en sont aperçu et le petit monde de la musique aussi : quelque chose a changé sur l'antenne de France Inter depuis la rentrée. On a commencé à y entendre les Eagles (Hotel California), les Doors (Break on Through) et même Indochine (Troisième Sexe). Autant de tubes increvables qu'on ne croisait jusqu'ici que rarement sur l'antenne du service public, largement dédiée aux nouveautés et aux nouvelles têtes.
C'est Laurence Bloch, la nouvelle directrice de la station nommée par Mathieu Gallet et son tout-puissant directeur délégué aux antennes Frédéric Schlesinger («Schless» pour les intimes), qui a amorcé publiquement ce virage. Fin août, elle expliquait ainsi dans le Monde que «la mise en avant de nouveaux talents» était «sans doute allée trop loin» sur Inter. Elle considère aujourd'hui cette sortie comme «extrêmement maladroite», mais sa conclusion reste valable : «France Inter est une radio généraliste. La découverte fait partie de sa mission et je ne lâcherai pas là-dessus. Mais il faut de temps en temps, compte tenu du profil de nos auditeurs, qui ont 55 ans d'âge moyen, entendre les Rolling Stones ou Barbara.»
Les cinq programmateurs qui sélectionnent les musiques qui seront diffusées au fil de la grille ont donc désormais pour contrainte de jouer un tube par émission, et cette nouvelle politique a créé un trouble en interne comme en externe, parmi les labels - surtout les indépendants -