La France est confrontée à un départ des centres de décision de nombreuses grandes entreprises, a averti vendredi une étude de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris, qui appelle à un «traitement de choc» pour lutter contre cette désaffection.
Délocalisation de sièges sociaux, mais aussi de centres de recherche, ou départ pour l'étranger des membres de la direction... La CCI de Paris Ile-de-France dresse le constat d'une «érosion, non spectaculaire [...] mais bien réelle, de la substance de nos groupes, à travers la fuite pernicieuse - parfois partielle - de centres de décision».
La France, davantage délaissée que les autres capitales occidentales
L'organisme, chargé de représenter les intérêts des entreprises de la région parisienne, a fondé son analyse sur l'audition de dirigeants de grands groupes français, d'avocats spécialistes des fusions transfrontalières et de la fiscalité des entreprises ou encore de chasseurs de têtes. Et «le discours est unanime», affirme-t-il : le mouvement s'accélère et la France «est aujourd'hui davantage touchée que les autres grandes démocraties occidentales».
Certaines des causes de ce mouvement sont mondiales (nouveaux outils de communication, modification des organigrammes favorisant l'éclatement géographique des comités de direction ou durcissement des règles pour les hauts revenus après la crise financière de 2008), mais la France a des facteurs qui lui sont propres et qui aggravent le phénomène, estime la CCI. Elle évoque en particulier l'instabilité réglementaire