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Libération
Enquête

Lepaon : des confrères plus à l’étroit

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Les leaders des autres syndicats ont des pied-à-terre parisiens beaucoup plus modestes.
Thierry Lepaon, leader de la CGT, le 26 novembre 2013. (Photo Albert Facelly)
publié le 29 octobre 2014 à 20h16

Philippe Louis débarque gare de l'Est à Paris tous les lundis par le train de 9 h 34. Le président de la CFTC depuis 2011 quitte son épouse, restée, à Strasbourg jusqu'au vendredi. Il appelle sa semaine dans la capitale «une journée de travail entrecoupée de quatre siestes». Comme beaucoup de permanents nationaux, ce provincial a décidé de n'occuper qu'un pied-à-terre à Paris. Bien loin du fastueux appartement de Thierry Lepaon, dont le Canard enchaîné vient de révéler que la CGT avait déboursé 130 000 euros pour la rénovation des 120 m2 situés dans le Vincennes cossu. La CFTC, peut-être plus pingre mais surtout beaucoup plus petite, loue depuis une dizaine d'années trois ou quatre studios dans le Xe arrondissement près de son ancien siège. A des loyers compris entre 700 et 800 euros. «C'est moins cher, plus pratique et près de la gare», défend son président, qui y rentre le soir à 20 h 30, se réchauffe un plat au micro-ondes, puis retourne à la confédération à 8 heures le lendemain matin. «Dirigeant syndical, ce n'est pas une carrière professionnelle, ajoute-t-il. Le mandat dure trois ans ou quatre ans. A chaque congrès tout peut s'arrêter brutalement.»

Un sacerdoce plus qu'un train de vie, en somme. «Ce n'est pas scandaleux que l'organisation syndicale offre des conditions normales à un camarade qui vient de province et prenne en charge ses frais», estime un ex-dirigeant syndical. Normal mais cela n