L'actionnariat salarié peut contribuer à lutter contre cette augmentation des déséquilibres de répartition des revenus. Il peut aussi nous aider à retrouver les fondements du modèle européen d'économie sociale de marché compétitive. Et mettre notre économie sur la voie d'une croissance plus soutenable, qui reparte des territoires. La pratique n'est pas nouvelle. En 1967 déjà, le général de Gaulle signait l'ordonnance sur la «participation des salariés aux fruits de l'expansion des entreprises», qui permit à des millions de travailleurs français d'accumuler des actions de leur entreprise. Aux Etats-Unis, également, des millions d'employés ont acquis des parts de leur entreprise grâce au plan d'actionnariat salarié (Employee Stock Ownership Plan).
Depuis la mise en place de ces méca-nismes, des décennies de recherche ont confirmé que les entreprises qui sont, partiellement ou intégralement, la propriété de leurs salariés sont moins sujettes aux délocalisations, dégagent plus de profits, créent plus d’emplois et contribuent davantage aux recettes fiscales dans les territoires où elles sont implantées. Enfin, leurs employés sont en général des actionnaires de long terme, ce qui constitue un élément de stabilité sur les marchés financiers.
Ces formules d’association des salariés au capital auront un rôle crucial à jouer en Europe dans les prochaines années, alors que bon nombre de dirigeants ou gérants de PME partiront à la retraite et devront ass