Le privé ferait-il mieux que Pôle Emploi pour trouver du travail aux chômeurs ? Cela n'a rien d'évident, conclut l'étude de trois chercheurs français publiée ce mois-ci dans une revue américaine. Depuis 2006, le service public de l'emploi recourtà des opérateurs privés pour assurer un «accompagnement renforcé» de certains usagers. Selon l'étude, qui a scruté les parcours de 200 000 de ces demandeurs d'emploi sur l'année 2007, les acteurs privés se caractérisent par un coût élevé et une efficacité deux fois moindre que celle du service public.
«Nous avons obtenu deux types de résultats, explique Marc Gurgand, directeur de recherche au CNRS et l'un des auteurs de l'étude. D'abord, l'accompagnement renforcé, ça marche, public ou privé. Lorsque votre conseiller s'occupe de "seulement" 40 demandeurs d'emploi, et pas 120, le taux de retour à l'emploi au bout de six mois est de 30% à 40%, contre 25% avec un accompagnement standard. Toutefois, le taux est de 30% pour le privé, et 35% pour le public. Non seulement le public fait mieux, mais le retour à l'emploi est aussi plus rapide.»
«Profit». Quelles explications ? «La première est que, au moment de cette étude, le service public avait beaucoup plus d'expérience que les opérateurs privés dans le domaine du placement. Deuxièmement, le but final de ces opérateurs n'est pas de placer des gens, mais de faire des profits. Or, une partie importante de leur rémunération co