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Enquête

Dans l’écosystème zadiste

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Sivens, barrage morteldossier
Jeunes en rupture, utopistes ou paysans, à Nantes ou à Sivens, les mobilisations écologistes autour des «zones à défendre» s’amplifient. Enquête au cœur d’une mouvance disparate.
A Sivens, le 28 octobre 2014, après la mort de Rémi Fraisse. (Photo Régis Duvignau. Reuters)
publié le 31 octobre 2014 à 20h06

La décision du conseil général du Tarn, vendredi, de mettre entre parenthèses le chantier du barrage de Sivens enrayera-t-elle les appels à manifester qui s'amplifient partout en France après la mort de Rémi Fraisse il y a une semaine ? Rien n'est moins sûr. La France découvre une révolte qui couve au sein d'une jeunesse en rupture ou de paysans en quête d'un autre monde. Leurs boussoles ? On les trouve du côté du bocage nantais et dans la vallée du Tescou, bientôt à Bure (Meuse) ou de façon éphémère à La ferme des 1 000 vaches à Ducrat (Somme) : elles essaiment un peu partout. Les ZAD, «pour zones à défendre», nouveau mode d'action politique collective ? Nouvelles formes de résistances face à un Etat décrié (lire page 6) ? Une galaxie en expansion de militants. Une nébuleuse s'oppose à ce qu'ils estiment être des «politiques datées, ancrées dans un monde purement productiviste, croissanciste et liberticide», comme le résume un théoricien de ces néomouvements sociaux. Qui sont donc ces «zadistes» et ceux qui les soutiennent ? Esquisse de panorama.

«Mode de vie». Victoria Xardel habite à quelques kilomètres du site du (futur ?) barrage de Sivens, dans le Tarn. Elle n'aime pas l'acronyme ZAD, «peu imaginatif». Mais elle y voit l'outil idéal pour «réconcilier ceux qui voulaient s'extraire d'un monde qui leur déplaisait et ceux qui voulaient le combattre». La vingtaine tout juste passée, elle publie depuis