Oubliés les stock-options, les profits juteux ou les gras retours sur investissement. Fini l’obsolescence programmée ou le low-cost décroché à coup de délocalisations socialement peu correctes : dans le monde de l’entrepreneuriat social, tous ces termes font figure de gros mots. L’entrepreneur social n’est pas un entrepreneur comme un autre : il entend faire des affaires, certes, mais en participant à la résolution des grands problèmes sociaux de l’humanité.
Il n’ouvre donc pas des clubs de remise en forme, mais organise, comme l’association Siel Bleu, des séances de gymnastique spécifiques pour les personnes âgées ou les femmes récemment traitées pour un cancer du sein ; il ne vend pas des téléphones portables dernier cri, mais, tel Recommerce Solutions, des smartphones recyclés par des chômeurs de très longue durée. Il n’achète pas des terres foncières pour élever mille vaches, mais, comme Terre de liens, pour revivifier l’agriculture vivrière, et si possible biologique, de proximité. Il ne crée pas une école d’informatique pour brillants - et aisés - bacheliers, mais, tel Simplon, apprend gratuitement à des personnes issues de milieux modestes à coder. Et s’il vise le profit, gage d’efficacité et de pérennité de son entreprise, celui-ci doit être limité, et principalement réinvesti dans son activité. Pas question de confondre business et cupidité.
Dans une économie mondialisée où le moins-disant social emporte souvent le dernier mot, l’entrepreneur social semble un brin uto