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La taxe de solidarité sur les billets d’avion menacée

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Le chef des députés socialistes, Bruno Le Roux, préconise de la supprimer. Philippe Douste-Blazy, le patron d’Unitaid, principal bénéficiaire du prélèvement, s’indigne.
La taxe sur les billets d'avions a été créée par Jacques Chirac en 2006. (Philippe Huguen. AFP)
publié le 3 novembre 2014 à 18h01

La taxe Chirac sur les billets d'avion bientôt morte et enterrée ? C'est ce que Bruno Le Roux, député de la Seine Saint-Denis et président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, va proposer, dans un rapport sur la compétitivité du transport aérien français qu'il remet ce lundi à Manuel Valls. «On a des compagnies nationales qui ont des fers aux pieds avec des taux et des prélèvements qu'aucune autre compagnie internationale n'a», confie Le Roux. Qui estime que le secteur du transport aérien «ne peut plus supporter une telle taxe». Lancée en 2006, elle prélève entre 1,13 et 4,51 euros sur les billets d'avion classiques (dix fois plus sur les billets en classe affaires). Air France, qui mène un lobbying effréné contre son existence, assure qu'elle lui coûte 70 millions par an, car elle refuse de faire payer ses clients.

La taxe de solidarité a rapporté plus d'un milliard d'euros qui ont permis de financer la lutte contre l'extrême pauvreté dans le monde et pas moins de 208 millions en 2015. Le député PS ne veut pour autant pas «remettre en cause» cette source de financement innovant. Mais il propose une autre assiette et souhaite l'adosser dans le projet de loi de finances 2016 sur la grande distribution. «Le secteur a réalisé 310 milliards de chiffre d'affaires en 2012. Ponctionner 200 millions, c'est 0,05%», assure le patron des députés PS. Mais il n'est pas dit que le secteur, s'il est ponctionné, ne répercute pas le coût de la taxe