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SNCM, un dépôt de bilan et peu d’espoir

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Transports. Même si elle est possible, une reprise de la société paraît très hypothétique, vu les charges.
Le tribunal avait été saisi par le principal concurrent de la SNCM, Corsica Ferries. (Photo Pascal Pochard Casabianca. AFP)
publié le 3 novembre 2014 à 19h56

Comme les salariés le craignaient, la direction de la SNCM a annoncé lundi à leurs représentants qu’elle allait déposer sans attendre le bilan de l’entreprise. Cela signifie que la société se place «sous la protection» du tribunal de commerce qui devrait ouvrir une procédure de redressement judiciaire, ouvrant la voie à une éventuelle reprise une fois les créances gelées.

Cela fait des mois que l’actionnaire majoritaire (Veolia et Caisse des dépôts, 66% du capital) souhaite ce dépôt de bilan car il ne croit pas en une relance de l’activité avec le spectre des très lourdes amendes (plus de 400 millions d’euros) infligées par Bruxelles à une compagnie qui ne parvient déjà pas à limiter ses pertes. Selon la direction, le redressement judiciaire était le seul moyen d’empêcher la disparition pure et simple de l’entreprise. Cet été, cette position avait provoqué un conflit très lourd avant que l’Etat ne propose un moratoire et une médiation. Cette dernière n’est pas achevée, un nouveau rendez-vous est prévu le 18 novembre. L’actionnaire n’a pas souhaité attendre jusque-là.

En théorie, le dépôt de bilan paraît raisonnable. Mais deux éléments noircissent sérieusement l'avenir et font paraître très mince l'écart entre redressement et liquidation judiciaire à terme. Alain Vidalies, secrétaire d'Etat aux Transports, a prévenu les salariés le 28 octobre qu'il n'est pas du tout garanti que la délégation de service publique (DSP) signée avec la Corse pourra être glissée dans le paquetage d'