Bibendum doit se sentir bête. L'entreprise Michelin s'est fait dérober 1,6 million d'euros via une escroquerie aux faux ordres de virement. Contacté par une personne se présentant comme le directeur financier d'un fournisseur, le géant du pneumatique a accepté, à sa demande, de diriger les virements destinés à sa société vers un nouveau compte en banque, tenu en République tchèque. «Cet homme connaissait parfaitement la procédure à suivre et la personne à contacter au sein du groupe Michelin pour pouvoir effectuer cette modification en toute discrétion», selon une source proche de l'affaire citée par le Parisien. Une enquête a été ouverte et confiée à la police judiciaire de Clermont-Ferrand.
Michelin n’est pas le premier groupe à être victime d’une telle escroquerie. Selon l’Office central pour la répression de la grande délinquance, quelque 700 faits ou tentatives ont ainsi été recensés entre 2010 et 2014. Le cabinet KPMG (audits et expertises comptables) par exemple avait révélé cette année en avoir été victime, pour un préjudice de 7,6 millions d’euros.
Coïncidence : en novembre 2013, le service régional de police judiciaire (SRPJ) de Clermont-Ferrand – où se trouve le siège de Michelin - avait produit une note sur ces pratiques. Il y relevait que le fabricant de pneumatiques «a été attaqué plus de vingt fois, tant à Clermont qu'à l'étranger, mais n'a pas été dupé une seule foi