Entre Bruxelles et Paris, la querelle budgétaire n'est pas près de s'éteindre. Selon les dernières prévisions de la Commission européenne, publiée ce mardi, la France ne tiendra pas ses objectifs financiers en 2015. Son déficit public devrait augmenter au cours des deux prochaines années, passant de 4,4% du PIB en 2014 à 4,5% en 2015 et à 4,7% en 2016. Si cette trajectoire se confirmait, le déficit français pourrait être à cette date le plus élevé de la zone euro; et l'objectif des 3%, auquel la France s'est astreinte par traité et qu'ella déjà repoussé deux fois depuis 2012, serait sans doute hors de portée.
Ces mauvais chiffres s'expliqueraient par une croissance moins forte que prévue : alors que la France mise sur 1% en 2015 et 1,7% en 2016, Bruxelles s'attend de son côté à des hausses de 0,7% puis 1,5%. La dette publique, elle, frôlerait les 100% du PIB en 2016. En outre, les retombées du CICE et du pacte de responsabilité, éléments phares de la politique de l'offre française, ne devraient pas se faire sentir «avant 2016», prévient la Commission. Quant au chômage, il devrait stagner autour de 10,4% cette année et la suivante, avant de connaître un léger reflux en 2016. Le tableau global est donc très noir pour la France. Et inquiétant pour François Hollande, dont le bilan économique, si ces prévisions se confirmaient, serait difficilement défendable.
«Prudence et humilité»
Dans son projet de budget pour 2015 tel que présenté début octobre, le gouvernement tablait, lui, sur un défic