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Libération

Contre Servier, la justice donne raison à «Libé»

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Des avocats discutent devant une salle d'audience du tribunal de Nanterre, le 11 février 2011, le jour de l'audience de consignation devant le tribunal correctionnel du PDGn et fondateur des laboratoires Servier, Jacques Servier, dans le cadre de l'examen par la juge de citations directes déposées par des patients traités au Mediator. (Martin Bureau. AFP)
publié le 6 novembre 2014 à 19h46

Servier n'avait pas apprécié notre article du 23 décembre 2010 titré «La technique de l'intimidation». Mais le laboratoire a perdu son combat judiciaire. Après avoir été condamné en novembre 2013 pour diffamation suite à une plainte du fabricant du Mediator, Libé a gagné jeudi en appel. Si l'arrêt n'était pas encore disponible, la Cour d'appel de Paris nous a relaxés au bénéfice de la bonne foi, dont l'un des critères est le sérieux de l'enquête. Servier a cinq jours pour se pourvoir en cassation.

Le labo, qui a également porté plainte contre le Nouvel Observateur et le magazine de France 2 Envoyé spécial, voulait faire condamner les médias qui ont évoqué l'un des volets les plus choquants de l'affaire du Mediator : les pressions, intimidations et menaces de mort subies par des médecins, avocats ou journalistes qui se sont intéressés de près aux dangers du médicament (qui aurait causé la mort de 1 300 à 1 800 personnes en France) et de son cousin et prédécesseur, l'Isoméride, interdit en 1997.

Nous avions ainsi révélé un fax confidentiel de Servier qui demandait à ses partenaires américains de «neutraliser» le professeur Abenhaïm, auteur d'une étude démontrant la dangerosité de l'Isoméride. Coïncidence, cet épidémiologiste avait ensuite reçu des couronnes mortuaires à son domicile, et un homme se revendiquant au téléphone de «Servier