La France avance-t-elle vers une taxe Tobin européenne avec le pied sur le frein ? Roule-t-elle pour l'industrie financière qui milite pour faire de la taxe sur les transactions financières (TTF) la coquille la plus vide possible ? La question se pose alors que les ministres des Finances de onze pays européens se retrouvaient ce jeudi à Bruxelles pour avancer des «propositions concrètes» avant son lancement en janvier 2016.
Michel Sapin l'a assuré dans les Echos : il veut «contribuer» à un deal «ambitieux et pragmatique». Où il serait possible de «taxer efficacement» les transactions «sans faire fuir l'activité financière en dehors de nos pays». Où la France jouerait les points d'équilibre, car «cela fait trois ans que la situation est bloquée», dit son entourage.
La réponse, dans le même quotidien, d'associations et d'ONG, n'a pas tardé. Et elle est violente. «Vous êtes officiellement devenu l'avocat personnel des banques françaises et européennes qui n'ont cessé de mener une campagne agressive contre ce dispositif depuis 2013, dénoncent-elles. Ce n'est pas une surprise, mais la preuve de ce que nous avancions depuis des mois : le renoncement de la France à une TTF véritablement ambitieuse, capable à la fois de réguler la finance et de générer des recettes fiscales massives.» D'Oxfam à Aides, en passant par Attac ou les Amis de la Terre, ces représentants d'associations ou d'ONG fustigent déjà le