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Libération

L’Allemagne s’essaie timidement à la relance

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Croissance. Berlin va lancer un mini-plan de 10 milliards d’euros d’investissements publics, alors que son économie s’essouffle.
La chancelière allemande, Angela Merkel, entourée du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker (g), et du chef de la CDU allemande, Peter Tauber, à Berlin en avril. (Photo ODD ANDERSEN. AFP)
publié le 7 novembre 2014 à 19h36

C’est encore un changement de ton plus qu’un changement de ligne. Le ministre français de l’Economie, Emmanuel Macron, avait demandé aux Allemands d’augmenter de 50 milliards d’euros le volume des investissements publics dans l’espoir de relancer la machine économique européenne. Berlin a finalement concédé un petit 10 milliards d’euros entre 2016 et 2018 (qui s’ajoutent aux 5 milliards déjà prévus par la coalition), sans augmenter les déficits. Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, qui a annoncé la bonne nouvelle jeudi, s’était au préalable concerté avec la chancelière et son ministre de l’Economie, le social-démocrate Sigmar Gabriel.

Livre. Ce dernier s'affiche régulièrement ces temps-ci en compagnie d'économistes «douteux» aux yeux des conservateurs allemands. Notamment le Français Thomas Piketty, qui était vendredi invité au ministère pour deux heures de discussion à bâtons rompus sur l'accroissement des inégalités sociales. Son Capital au XXIe siècle fait débat en République fédérale. Voici quelques semaines, Sigmar Gabriel avait également soutenu la sortie du dernier livre de Marcel Fratzscher, le patron de l'institut DIW, proche des syndicats et adepte d'une relance de la croissance par l'investissement. En paraissant aux côtés de ces deux économistes de gauche lors du lancement de leur ouvrage respectif, Sigmar Gabriel prend ouvertement ses distances avec la ligne défendue par le camp conservate