Menu
Libération

A la SNCF, ostracisé pour «non-consommation d’alcool» ?

Article réservé aux abonnés
publié le 9 novembre 2014 à 19h36

Il s'appelle Slimane. Il était employé à la SNCF. Il vient de saisir le conseil des prud'hommes pour discrimination en raison de sa confession religieuse. Licencié en mars 2013, il prétend que sa mise à l'écart est due au fait qu'il se refusait à boire de l'alcool lors des pots quotidiens. Pour prouver ses dires, Slimane a posté une vidéo sur Internet dans laquelle on voit des agents de SNCF de la gare Saint-Lazare en train de partager un punch. «Pourquoi le met-on sur la touche, en tant que musulman ? interroge son avocat, Antoine Fabre. Comme d'autres, il a du mal à s'intégrer à ces groupes parce que l'alcool fait partie de la vie au travail, il y a l'apéro du matin, le repas de midi, l'apéro du soir, ça boit beaucoup et la SNCF le sait très bien. Quand des musulmans pratiquants arrivent dans ce contexte, ils sont mis de côté.» Et il ajoute : «S'ils prennent le risque de dénoncer cette situation, ils sont précipités vers la sortie.»

Au sein de la SNCF, Slimane était dans un processus d'intégration. Ayant réussi deux examens, il a raté le troisième et n'a pas bénéficié du repêchage, comme ses collègues. Aujourd'hui, il est à la recherche d'un emploi. Un des rapports qui l'a dénoncé comme n'étant pas un bon élément a été rédigé par un de ses supérieurs, qui participait aux pots. Prévoyant, Slimane les a filmés. «La SNCF va devoir expliquer pourquoi il a été traité différemment, si cela n'a pas un rapport avec le fait qu'il ait été lanceur d'aler