Lors de la première rencontre, fin 2007 à Los Angeles, Giovanni Occhipinti, alias «Ninto», était arrivé dans une Porsche blanche modèle 912 de 1967. Cheveux longs, chemise de cow-boy et lunettes à la Austin Powers, on avait d'abord cru s'être trompé d'homme. Etait-ce bien là le spécialiste de la Nasa, qui recherchait comment détecter des tsunamis depuis l'espace ? «Quand ils voient Ninto pour la première fois, mes copains s'imaginent qu'il est espion, arnaqueur ou chroniqueur mondain», s'amuse son amie Barbara Carlotti. La chanteuse se souvient de cet inconnu rencontré, il y a quelques années, à son anniversaire. «Il était arrivé avec son shaker et de quoi faire des cocktails. Les meilleurs que j'aie jamais bus.»
Spécialiste de boissons raffinées, plasticien, chroniqueur à la radio, le jeune homme d'origine sicilienne demeure néanmoins avant tout un chercheur, maître de conférence à l'Université Paris-VII Denis-Diderot, qui souhaite donner un futur spatial à la sismologie. Sur sa page web de l'IPGP (Institut de physique du globe de Paris), on tombe sur ce portrait inouï : coiffé d'un bonnet de père Noël, il sourit, une bière à la main. A côté, se déroule un CV éloquent pour son âge. A trente-sept ans, le docteur Occhipinti a déjà publié dans les revues de référence, obtenu un doctorat de l'IPGP-Onera (Office national d'études et recherches aérospatiales) et un post-doc conjoint à la Nasa et Caltech, l'une des grandes