Le sujet de la retraite chapeau du PDG de GDF Suez, Gérard Mestrallet, a explosé fin octobre comme une bombonne de gaz. Un énième scandale sur un dossier qui n’est pas près de s’éteindre. Emmanuel Macron, le ministre de l’Economie, a confirmé lundi que l’Etat (qui détient 33% du capital de l’entreprise) ne s’opposerait pas à la rente de 831 641 euros que percevra annuellement Mestrallet au titre de sa retraite chapeau, lors de son départ de l’entreprise en mai 2016.
Pourquoi l’affaire a-t-elle éclaté ?
Le Canard enchaîné a allumé la mèche fin octobre. L'information n'était pas planquée. Elle était même amplement détaillée dans le document de référence de GDF Suez, une prose indigeste de 399 pages publiée fin mars, visée par les Commissaires aux Comptes et facilement accessible. Elle informe que le dirigeant, au moment de sa reconduction dans ses fonctions de PDG en avril 2012 avec le statut de dirigeant mandataire social, a demandé la résiliation de son contrat de travail et sollicité la liquidation de ses droits à retraite. Lesquelles rentes (retraites de base et complémentaires Agirc Arrco) sont venues en déduction de sa rémunération fixe en tant que PDG (1,4 million d'euros) de façon à ce qu'il ne cumule pas sa retraite avec un salaire qui serait resté inchangé. Il est spécifié que cette disposition a été actée à sa demande. La bombe se situe trois pages plus loin (page 141). Il y est écrit qu'à côté de sa retraite de base et complémentaire (90 469 euros), le dirigeant est fondé à percevoir une retra