Quelques bâtiments anonymes de bois et de tôle, plantés dans le village de Trébrivan (700 habitants, Côtes-d’Armor), non loin de Carhaix. Depuis janvier 2011, dans le lieu-dit Ker Anna, cinq éleveurs y exploitent une maternité porcine qui n’en finit pas de faire polémique : un millier de truies réunies sur le même site, donnant naissance à 23 000 porcelets chaque année…
Lassés des griefs dont ils font l'objet, les exploitants ne veulent plus parler. Surtout aux journalistes. La raison ? «On n'en sort jamais», avoue du bout des lèvres Christian Prigent, un des éleveurs associés, fatigué des articles relatant les réactions négatives sur leur entreprise. «Pourtant, notre projet d'exploitation est simple : on a fait le choix de la mutualisation des coûts, sans quoi chacun d'entre nous serait trop petit, en termes d'élevage, pour y arriver.» Il ne comprend pas non plus les reproches de leurs détracteurs, qui dénomment leur exploitation «l'usine des 1 000 truies». «Nous sommes aux normes, avec des bâtiments neufs, ultrasurveillés et irréprochables.»
Un sentiment partagé par les habitants de ce centre-village, vierge de tout commerce… «Vous avez senti des nuisances olfactives, vous ?» interroge un homme qui veut rester anonyme. «Du moment que ça donne du boulot…» renchérit un autre. «Il y a au moins deux mecs de Trébrivan…» complète un troisième.
Symbole. Les doléances des opposants ?