Une drôle d'espèce prolifère sur les plages australiennes ces temps-ci : l'autruche humaine. Fesses en l'air, tête dans le sable, on a pu en observer plus de 400, jeudi, sur Bondi Beach, à Sydney. Jeunes parents, écoliers, employés en costume, surfeurs, tous ont tenu trois minutes cette position cocasse pour moquer l'attitude de leur gouvernement face au danger du changement climatique. Alors que les pays du G20 représentent 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et qu'ils se sont engagés à ne pas dépasser les 2°C de hausse globale des températures, Canberra a tout fait pour que le climat ne figure pas à l'agenda du G20 qui se tient ce week-end à Brisbane, dans l'est de l'Australie. Paris aura tout juste arraché une «table ronde» (Libération du 14 novembre).
C'est peu dire que l'Australie fait figure de mauvais élève du climat. «Nous avons le gouvernement le plus réactionnaire sur le sujet, et je pèse mes mots», soupire l'Australien David Camroux, professeur au Ceri-Sciences-Po, à Paris. Le Premier ministre libéral, Tony Abbott, est un climatosceptique assumé (pour lui, le réchauffement est une «connerie absolue»). Depuis son arrivée au pouvoir il y a un an, il a pris une série de décisions controversées, dont la suppression du poste de ministre des Sciences ou la nomination de climatosceptiques à des postes clés.
La plus emblématique a été l'abolition de la taxe carbone introduite à l'été 2012 par son prédécesseur, la travailliste Julia