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Le solaire va tourner autour de la Terre

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L’avion à cellules photovoltaïques «Solar Impulse 2» tentera un tour du monde de vingt jours répartis sur cinq mois à partir de mars.
Bertarnd Piccard aux commandes du Solar Impulse 2 pour un vol d'essai au dessus de Payerne, Suisse, le 13 novembre 2014 (Photo Reuters) (REUTERS)
publié le 16 novembre 2014 à 17h06

Belle est la bête. Majestueuse et silencieuse. Pour la débusquer, il faut se rendre à l’aérodrome militaire de Payerne, à une centaine de kilomètres de Genève, fendre le brouillard qui cerne l’immense hangar où elle est née et a grandi, passer une grille puis montrer patte blanche pour franchir quelques portes ultrasécurisées. C’est là que niche le premier volatile de création humaine qui tentera - en 2015 - de traverser le globe sans carburant (ni fossile, ni bio), donc sans émission de gaz à effet de serre, à la force de la seule propulsion solaire. Un défi physique et écologique.

En découvrant cette gracieuse libellule de 72 mètres d'envergure (davantage qu'un Boeing 747), accusant tout de même 2,3 tonnes sur la balance, aux ailes ultrafines, difficile en effet de ne pas songer à Icare et ses ailes en plumes. A la différence près que si l'Athénien a(urait) perdu la vie après s'être trop approché du soleil, l'oiseau suisse en matériaux composites, lui, se nourrit de la lueur de l'astre pour voler. Une aventure qui avance grâce à un moteur nommé famille. Donc désir. Ou pas. «On se forme par rejet ou imitation», raconte l'instigateur de la chose. Qui a choisi de continuer à écrire l'épopée initiée par ses ancêtres.

Bathyscaphe. Le projet Solar Impulse a donc germé dans la psyché du psychiatre Bertrand Piccard. En 1999, dit sa biographie. Mais certainement bien avant, chez l'enfant ou l'adolescent, fort d'une généalogie singulière.