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Libération
Éditorial

Smartmobile

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EcoFuturdossier
publié le 16 novembre 2014 à 18h26

Qui du conducteur ou de la voiture conduira l'autre d'ici cinq à dix ans ? Qui du constructeur automobile ou de la World Company internet prendra alors le volant, en conduite autonome ou accompagnée ? Pour les Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon), le résultat de cette course de vitesse ne fait aucun doute : la voiture de demain, qui roulera à la fois sur la route asphaltée et l'autoroute invisible du Réseau, sera pilotée par l'intelligence de la machine. Parce qu'ils ont mis le monde, ses villes et ses voies de communication en données, parce qu'ils maîtrisent ce carburant du monde numérique qu'est le big data, les géants du Web vont embarquer en bienveillants «big drivers» dans nos véhicules connectés. Le conducteur sera subordonné à cette «smartmobile» autonome, omnisciente et omnipotente, qui sera comme un prolongement de ce robot compagnon que nous appelons encore smartphone. Les voitures les plus récentes se garent déjà seules, reprennent le volant quand le conducteur sort de la trajectoire, savent donner un coup de frein d'urgence. Mais nous n'avons encore rien vu. La voiture 2.0 nous

parlera d'elle-même. Pour nous dicter le trajet le plus rapide et le plus sûr, nous suggérer de passer en pilotage automatique, nous proposer films, jeux, contenus et services internet à haut débit… Elle contactera d'office le garage pour une révision et se mettra à jour automatiquement. Et in fine, elle donnera raison à Jacques Ellul, ce visionnaire du Système technicien,