Bouygues Telecom n'est pas à vendre, mais il y a déjà un acheteur : Patrick Drahi, le président d'Altice (et actionnaire de Libération). La maison mère de l'opérateur Numericable n'a pas commencé de digérer sa dernière proie - SFR -, cinq fois plus grosse que lui, qu'il regarde déjà la suivante. Dexter Goei, directeur général d'Altice, a lancé depuis Barcelone, où se tenait une conférence internationale : «Nous sommes en train d'intégrer SFR, mais si nous recevons un appel de Bouygues, vendredi, pourquoi pas ?» Mieux, Altice se considère même comme «l'acheteur naturel» de Bouygues Telecom : «Nous avons une importante base de revenus, donc il y aurait un important potentiel de synergies.»
Schéma. Altice est insatiable. Au début du mois, le holding de Patrick Drahi a fait une offre de rachat sur Portugal Telecom. L'ex-opérateur historique du pays. L'acquisition est conséquente : 7 milliards d'euros. Elle serait financée par de la dette et la trésorerie d'Altice. Peu ou prou, le schéma qui avait prévalu pour l'achat de SFR. Pour cette opération, Patrick Drahi avait levé plus de 15 milliards d'euros. Un montant hors norme pour des entreprises classées par les agences de notation dans la catégorie dite «spéculative» des émetteurs à risque . Mais il s'était défendu d'avoir monté un LBO (leveraged buy-out), une technique financière d'achat des entreprises à l'aide de gros emprunts, expliquant