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Libération

Irak, la malédiction pour les Kurdes

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En lutte contre l’Etat islamique et fracturé politiquement, le Kurdistan perd sa source principale de revenus.
publié le 21 novembre 2014 à 19h56

Dans un contexte de désarticulation politique et de guerre contre l’Etat islamique (EI), l’Irak a vu le cours du brut dégringoler de 30% en un an. Dans ce pays fédéral où le pétrole couvre tous les efforts de guerre et toutes les dépenses liées, le pouvoir central irakien est aujourd’hui confronté à une sévère crise de liquidités et puiserait déjà dans ses avoirs à l’étranger.

Urgence. Selon Hosham Dawod, anthropologue et ingénieur de recherche au CNRS, «la baisse du cours pose déjà un problème de revenus : il faut financer les achats d'armes, payer l'armée régulière, les fonctionnaires et assurer à la région autonome du Kurdistan les 17% de la redistribution de la manne pétrolière», explique-t-il. A Erbil, la capitale de la région autonome, ce sont environ 500 millions de dollars qui ont été versés la semaine dernière en urgence par Bagdad. En effet depuis six mois les salaires des fonctionnaires kurdes «n'étaient pas versés et c'est une bouffée d'oxygène pour le Kurdistan et son 1,5 million de fonctionnaires et retraités… sur près de 4,5 millions d'habitants». Le secteur de la construction «d'Erbil, déjà fortement ralenti suite à l'avancée de l'Etat islamique, est doublement paralysé par la chute du brut». Pour Hosham Dawod, le Kurdistan, qui se voyait dans une situation de quasi-Etat il y a encore cinq mois, se trouve aujourd'hui très dépendant d'un cours pourtant en baisse et ce malgré «ses propres sites