La faiblesse des cours de l'or noir ne risque-t-elle pas de renforcer notre addiction à cette ressource non renouvelable et très émettrice de gaz à effet de serre ? Ou, du moins, de retarder notre cure de désintoxication collective et le basculement vers une transition énergétique fondée sur la sobriété et l'efficacité énergétique et sur les renouvelables, type solaire et éolien ? Le pétrole à vil prix ne risque-t-il pas de handicaper la lutte contre le changement climatique ? «Le "pétrole pas cher" est une calamité, tout comme le pétrole d'ailleurs. Il agit comme un agent retardant et démobilisateur, alors que l'urgence est de ne plus envoyer du tout de carbone dans l'atmosphère», s'alarme Thierry Salomon, vice-président de l'association négaWatt.
Sourds. Il y a urgence. Car l'humanité se trouve dans la situation de batraciens se prélassant dans une casserole sans se rendre compte que l'eau va bientôt bouillir. Les scientifiques ne cessent pourtant de nous alerter. Jeudi encore, l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) annonçait que les dix premiers mois de l'année 2014 ont chacun été les plus chauds enregistrés sur la planète depuis le début des relevés de température en 1880. Entre janvier et octobre, la température moyenne combinée à la surface des océans et des terres s'est établie à 10,3 degrés, dépassant de 1,05 degré la moyenne du siècle dernier. Anodin ? Hélas, non. Selon les membres du Groupe intergouverne