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Décryptage

Pourquoi l’or noir ne vaut plus de l’or

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Au plus haut en 2008, le pétrole n’en finit plus de baisser. Crise économique, géopolitique… les raisons d’une chute plus grave qu’il y paraît.
Forage d'un puits de pétrole au Nouveau-Mexique. (Photo Robert Nickelsberg. AFP)
publié le 21 novembre 2014 à 19h56

Une seconde, le temps d'un battement de cils, et la planète vient d'avaler un bon millier de barils de pétrole. Chaque seconde, le monde engloutit près de 160 000 litres d'or noir. Il faut 93 millions de barils pour étancher cette soif quotidienne. Pourtant, après avoir été confronté à un «troisième choc pétrolier» en 2008 (le cours du brut avait atteint un record de 144,27 dollars le 2 juillet), après avoir connu trois ans de stabilité autour de 110 dollars, le baril de brut a décroché. Depuis mi-juin, il a perdu près de 30%. Et flirte aujourd'hui avec les 75 dollars. «La pression baissière sur les prix pourrait s'accentuer au cours du premier semestre de 2015», prévient même l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Les raisons d'une chute.

La crise économique : une demande qui s’écroule

Comme tout marché, celui du pétrole obéit à la loi de l'offre et de la demande. Or, l'appétit de l'ogre chinois se tarit. Pour la première fois depuis juin 2002, Pékin a baissé ce vendredi ses taux d'intérêt pour tenter de stimuler une croissance, autour de +7%, qui s'éloigne des années de PIB à deux chiffres. Et que dire des autres poids lourds du monde dit émergents ? Le Brésil flirte avec la récession, l'Inde décroche, la Russie s'enfonce dans les crises… «Entre 1986 et 2004, les prix du baril oscillaient entre 20 et 40 dollars avec un marché excédentaire, rappelle Thomas Porcher, professeur en marché des matières premières à l'ESG-Management school. Puis, entre 2004 et 2014, le marché a été tiré par la demande