Embourbés dans une pénurie qui les oblige à faire de longues queues chaque jour, les Vénézuéliens ne se préoccupent guère des cours du pétrole, ils ont d'autres priorités pour l'instant. Le baril vénézuélien a pourtant perdu 30% de sa valeur depuis juin, se situant en dessous des 72 dollars cette semaine, alors que l'or noir représente 90% des exportations du Venezuela. Pour le leader d'opposition Henrique Capriles, qui dénonce la «destruction de la production nationale» ces dernières années, il s'agit d'un nouveau coup dur pour l'économie. Si la situation est aussi alarmante, c'est que le gouvernement socialiste vénézuélien peinait déjà à honorer ses dettes et ses engagements sociaux avec un baril à 100 dollars et que l'industrie pétrolière est à la peine. Marquée par le manque d'investissements et d'entretien, la production chute de 2% par an depuis le milieu des années 2000, à tel point qu'en octobre le Venezuela, il y a peu 5e producteur mondial, a dû importer pour la première fois du pétrole léger en provenance d'Algérie.
Le président socialiste, Nicolás Maduro, qui affirme depuis deux ans être victime d'une «guerre économique» destinée à «déstabiliser» la révolution vénézuélienne, accuse les Etats-Unis «d'inonder le marché du pétrole pour faire baisser les prix et affaiblir la Russie et le Venezuela». Le Président assure que la qualité et l'accessibilité du pétrole vénézuélien, qu'on trouve en surface, lui assure une compét