Avec son master de linguistique, Pape Amine Diop, Dakarois de 29 ans, dit qu'il n'a «aucun avenir» : «Ici, on ne fait rien avec ça…» Il aurait voulu suivre des études d'environnement. Mais il aurait fallu aller dans une école privée et ses parents n'en ont pas les moyens. Alors, le jour où il a entendu parler des Mooc (massive open online courses), ces cours en ligne gratuits et accessibles à tous, il a repris espoir : il allait enfin pouvoir se former en vue d'avoir, un jour, un métier qui lui plaît. Pape Amine Diop en est à son quatrième Mooc - «ces cours, c'est une bénédiction pour moi». Au chômage depuis la fin de ses études, il est passionné par les questions d'écologie : «Je pense aux générations futures, on doit leur laisser un milieu sain.» Ses trois premiers Mooc ont porté sur l'économie circulaire, le développement durable et la ville durable. Mais jusqu'ici, cela ne l'a pas aidé à trouver du travail dans un pays où le chômage est endémique - plus de la moitié de la population active est touchée, particulièrement les jeunes. Pape a alors décidé d'enchaîner avec un Mooc plus pratique : celui de «gestion de projets», proposé par Centrale Lille, un des établissements français les plus en pointe en la matière - ce cours entame ainsi sa sixième session. «Si l'Etat ne nous donne pas de boulot, il faut imaginer monter sa propre boîte.» Pape compte enfin avancer, d'autant qu'il a obtenu à la fin un certificat, sorte de diplôme, ce que to
Reportage
À Dakar, les Mooc en recours
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EcoFuturdossier
par Véronique Soulé
publié le 23 novembre 2014 à 17h06
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