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Libération

Etats-Unis : les pauvres à la merci du crédit usurier

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publié le 24 novembre 2014 à 18h46

Pour pouvoir acheter des cadeaux de Noël à leurs enfants, beaucoup de travailleurs pauvres américains vont se tourner vers les prêts sur salaire («payday loans»). Ces prêts ont souvent des taux d'intérêt de plus de 400% par an, et doivent être remboursés le jour de la paie. De tels prêts sont interdits en France par la loi contre l'usure. Mais ils sont autorisés aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Au Royaume-Uni, une nouvelle régulation va limiter le taux d'intérêt de ces prêts à la consommation à partir de janvier 2015. La décision des Anglais est-elle justifiée ? L'interdiction de l'usure va-t-elle protéger les pauvres ou simplement les empêcher d'accéder au crédit pour acheter des cadeaux de Noël ou pour se sortir d'une mauvaise passe ?

Les gens, qui se tournent vers les prêts sur salaire, sont habituellement pauvres, et déjà très endettés. Il y a donc de fortes chances qu’ils ne puissent pas rembourser à temps. Un taux d’intérêt élevé peut donc être justifié pour compenser les pertes des institutions financières pour un grand nombre de clients qui ne rembourseront jamais. Si on met une limite sur le taux d’intérêt, les prêteurs n’ont plus intérêt à courir ce risque, et le nombre de prêts offerts va diminuer. En plus, ce sont les personnes les plus défavorisées qui vont se voir refuser des prêts à cause du risque trop élevé qu’elles représentent. L’interdiction des taux d’intérêt usuriers va donc limiter l’accès au crédit pour les plus pauvres.

Mais est-ce vraiment u