Menu
Libération

Comment la France a gagné son sursis

Article réservé aux abonnés
Le patron de la Commission, Jean-Claude Juncker, a subi la pression des pro et anti-sanctions.
par Jean Quatremer, (à Bruxelles)
publié le 25 novembre 2014 à 20h26

La France a eu chaud, très chaud. Les faucons de la Commission européenne, encouragés par des pays comme l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Autriche, mais aussi l'Espagne ou le Portugal, se sont démenés ces dernières semaines pour que soit lancée, dès vendredi, une procédure de sanctions financières contre l'Hexagone, coupable de violer le Pacte de stabilité. Mais, au final, ce sont les colombes qui l'ont emporté : l'avis définitif de l'exécutif communautaire est renvoyé au printemps. «Le fait que la Commission soit soutenue au Parlement européen par une grande coalition conservateurs-socialistes-libéraux et non plus conservateurs-libéraux comme du temps de José Manuel Durão Barroso a aussi pesé», commente un haut fonctionnaire européen.

Inflexibilité. Le tout nouveau président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, était partisan de la modération à l'égard des pays violant le Pacte de stabilité. Et ce, pour des raisons politiques : les pousser dans leurs retranchements ne pourrait, selon lui, que faire le jeu des extrémistes de tous bords. Mais lors du G20 de Brisbane, en Australie, les 15 et 16 novembre, ses entretiens avec François Hollande et Matteo Renzi, le président du Conseil italien, au cours desquels il leur a demandé davantage d'efforts, se sont très mal passés. Et, manque de chance, c'est le Letton Valdis Dombrovskis, vice-président chargé de l'euro, qui l'accompagnait, Pierre Moscovici, le commissaire chargé des