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portrait

Anne Paugam. Equilibriste Nord-Sud

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Convaincue mais apaisante, cette énarque est la première femme à diriger l’Agence française de développement.
Anne Paugam, directrice générale de l'Agence française de développement. (Photo Bruno Charoy)
publié le 27 novembre 2014 à 19h06

Le metrocable quitte les barrios étouffant de Medellín en Colombie pour survoler les 4 600 mètres de verdure du Parque Arvi. Intarissable malgré la chaleur accablante, Anne Paugam tient à justifier pourquoi la France entend se multiplier pour aider les pays émergents, même si son aide budgétaire dévisse comme jamais. La patronne de l'Agence française de développement, l'AFD, est venue s'assurer que les liens tissés avec la métropole de 4 millions d'habitants ne fléchissent pas. Il y a vingt ans, Medellín pointait comme étant la cité la plus criminogène du monde, la voilà désormais célébrée pour sa politique incluse et novatrice. Au terme d'une visite de trois jours, l'AFD vient d'ailleurs de prêter 300 millions d'euros pour mettre sur les rails un nouveau tramway et deux lignes de télécabines : «Il y a des politiques publiques qui marchent, à nous de les accompagner», lâche Anne Paugam. Ses troupes sont en première ligne dans la lutte contre le changement climatique et débarqueront en force au sommet climat de Lima, qui débute lundi,  avant celui de Paris, dans un an, où 25 000 délégués sont attendus pour (tenter de) refaire le monde. «Il faut montrer que des solutions existent, qu'il est possible d'agir», martèle Paugam, avec un pendant gramscien qu'elle pourrait reprendre à son compte : «Pessimisme de l'intelligence, mais optimisme de la volonté.»

A 48 ans, Anne Paugam est la première femme à diriger, l'opérateur pivot de l'aide au développement m