L'Arabie Saoudite était le seul pays capable d'endosser le rôle de «swing producer», comme disent les financiers. Mais jeudi à Vienne, lors de la réunion de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), elle en a décidé autrement. Qu'importe si les cours de l'or noir ont chuté de 35% depuis le pic de mi-juin (114 dollars le baril) allant jusqu'à mettre à mal les finances publiques de nombre de pays producteurs de pétrole. Pas question pour le royaume wahhabite de jouer les swing producer, de fermer ses robinets. Tel est le message adressé par le ministre saoudien du pétrole, Ali al-Naïmi, aux onze autres pays membres du cartel.
Recul. Mercredi, ce dernier avait déjà douché les espoirs de la plupart d'entre eux : «Pourquoi l'Arabie Saoudite réduirait-elle sa production ? Les Etats-Unis sont aussi un grand producteur maintenant. Réduiront-ils la leur ?» Certes, l'Opep ne représente que 30% de la production mondiale (90 millions de barils/jour) de pétrole. Mais une réduction de son offre de 500 000 barils/jour devait suffire à stopper la chute des cours. Ceux qui ont parié sur ce scénario en sont pour leurs frais. Jeudi, le statu quo de l'Opep s'est traduit par un nouveau recul du prix du baril (74,36 dollars, son plus bas niveau depuis août 2010). Le ministre saoudien du Pétrole a estimé que le cartel avait pris une «bonne décision». Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Rafael Ramíre