«Il y aura un avant et un après-Sivens.» Pour un expert proche du dossier, l'opposition violente au barrage de Sivens, dans le Tarn, suspendu depuis la mort du manifestant Rémi Fraisse, pèsera sur les projets à venir. Au-delà des défauts de conception révélés par le rapport d'experts, cette fronde résonne comme une injonction à trouver des alternatives moins néfastes pour l'environnement.
La contestation n'est pas nouvelle. Elle concerne des retenues moyennes comme Sivens (1,5 million de m3) et, a fortiori, des mégaprojets comme Charlas, près de Toulouse (110 millions de m3), imaginé dès 1984 et toujours dans les limbes en raison des levées de bouclier écologistes. «L'opposition a été très forte, certes à cause de l'importance des surfaces ennoyées (700 hectares) et de la perte de zones humides, mais surtout parce qu'il visait à consolider l'agriculture maïsicole intensive, contestée par une frange importante de la population. Et ce avec des financements publics», explique Patrice Garin, chercheur à l'Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (Irstea) de Montpellier.
Pénurie. Les alternatives ne manquent pas, à commencer par les retenues collinaires, destinées aux besoins d'un ou de quelques agriculteurs, et pouvant stocker 20 000 à 100 000 m3. «Elles ont un impact plus faible sur la rivière, admet un ingénieur spécialiste de