Un bruit d’épilateur électrique franchement fatigué couplé à celui d’un essaim d’abeilles métallisé accompagne la démarche mécanique et brinquebalante de BigDog. Juché sur ses quatre pattes articulées, le corps de cette bestiole de 91 centimètres de long pour 76 de haut semble tout droit sorti de l’armée de Dark Vador. Mais BigDog n’est pas un droïde défendant le côté obscur de la force. Il s’agit d’un robot hybride, à la croisée du chien et de la mule, mis au point par la firme américaine Boston Dynamics. Ce gros quadrupède robotisé a été testé en conditions réelles par l’armée en Afghanistan en 2009.
Une mule, car la machine pèse 110 kilos, mais peut en porter 150, sur des chemins, dans la neige, dans la boue, sur la glace, sur des gravats… Pratique, quand on sait à quel point peuvent s'embourber les engins militaires. Il semblerait que la Darpa (Defense Advanced Research Projects Agency), qui a financé la bête, a compris que les véhicules tout-terrain ne le sont en réalité que sous conditions. «Les humains et les animaux peuvent se déplacer presque partout sur terre. Les engins, non. Notre approche, assure Boston Dynamics, est d'utiliser les principes de locomotion des animaux pour créer des véhicules capables de se déplacer en terrain accidenté.» (Voyez plutôt ci-dessous comment Big Dog se joue des obstacles sur tous les terrains)
«L’intelligence incarnée»
C'est tout l'objectif de la biorobotique : réussir, grâce à la nature,