C’est une petite révolution chez Dassault Aviation. A l’occasion du désengagement partiel d’Airbus, l’Etat a négocié le droit de monter au capital du fabricant des Rafale, pour protéger ses intérêts au cas où la succession de Serge Dassault tournerait mal.
En quoi consiste cette opération ?
Airbus Group (ex-EADS) voulait de longue date réduire sa participation de 46,3% dans Dassault Aviation pour dégager du cash. C’est chose faite : il a vendu pour 794 millions d’euros un bloc de 8% à Dassault Aviation, qui va annuler ces titres. Cela va mécaniquement renforcer le poids de GIMD, le holding de la famille Dassault. L’opération bouclée, elle détiendra 55,5% du capital de Dassault Aviation (5% de plus qu’avant), Airbus 42,11%, l’essentiel du solde constituant le «flottant» disponible en Bourse.
En parallèle, l’Etat a négocié un accord avec la famille : si jamais GIMD passait sous les 40% du capital de Dassault Aviation, l’Etat aura le droit de racheter en priorité les titres vendus par la famille. En clair, cela signifie que l’Etat se prépare au décès de Serge Dassault, âgé de 89 ans. Si jamais ses enfants se désengageaient de Dassault Aviation après sa mort, l’Etat pourrait éviter que cette entreprise stratégique ne tombe entre de mauvaises mains.
L’Etat a-t-il bien fait ?
Puisque Dassault Aviation a le monopole des avions de chasse en France et que les Rafale lancent les bombes atomiques (aux côtés des sous-marins), on comprend que l’Etat veuille y préserver ses intérêts. Mais s’il doit un jour exercer son option, cela coûtera une fortune