Il y a une façon propre aux hommes publics de se fustiger réciproquement, tout en conservant les apparences de la courtoisie. C’est à un exercice de ce genre que se sont livrés, vendredi, Emmanuel Macron et des représentants des professions libérales, réunis à Paris pour le congrès de leur organisation patronale, l’UNPL.
Le ministre de l'Economie venait défendre le projet de loi pour la croissance qu'il présentera mercredi en Conseil des ministres, et qui prévoit notamment d'introduire une dose de libéralisme dans plusieurs professions réglementées (lire Libération de vendredi). Un texte très contesté parmi ces dernières - des notaires aux avocats en passant par les huissiers -, pas ravies que l'Etat réforme leurs conditions d'installation et se mêle de la fixation de leurs tarifs.
«XIXe siècle». C'est dire si le ministre ne s'attendait pas à une haie d'honneur lors de son arrivée au palais Brongniart, siège de l'ancienne Bourse parisienne. D'autant moins que les débats tenus avant son arrivée avaient mis la salle dans des dispositions combatives. «La notion de pénibilité [du travail] existe-t-elle vraiment ? Nous ne sommes plus au XIXe siècle», avait lancé Jean-Pierre Crouzet, président de l'Union professionnelle artisanale, en référence au compte pénibil