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Enquête

Toulouse-Blagnac, calcul périlleux

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L’Etat a vendu 49,99% des parts de l’aéroport à un consortium sino-canadien. Une décision décriée.
A l'aéroport de Toulouse-Blagnac, le 15 septembre. (Photo Pascal Pavani. AFP)
publié le 5 décembre 2014 à 19h36

C'est le Tour de France vendu pour le prix d'une roue de bicyclette. L'Etat français vient de céder 49,99% des 60% qu'il détient dans la société gestionnaire de l'aéroport Toulouse-Blagnac à un consortium sino-canadien. Montant de la transaction : 308 millions d'euros, soit un peu moins que le tarif catalogue d'un Airbus A380. Le groupe canadien SNC-Lavalin - par ailleurs accusé de «faute professionnelle» et «complot de corruption» par la Banque mondiale - s'est associé pour l'occasion avec la Friedman Pacific Asset Managment Limited, filiale d'un holding chinois installé dans les îles Vierges et un deuxième holding chinois, la Shandong Hi Speed Group, basée à Hongkong. La cession est assortie d'une option sur les 10,1% restants à valoir dans les trois ans, ce qui inquiète les collectivités locales propriétaires des 40% restants. Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, a beau affirmer qu'il ne s'agit que d'une ouverture du capital et que l'Etat n'a pas l'intention de céder ses 10,1%, la question du maintien de Toulouse-Blagnac dans le giron public est clairement posée.

Du FN au PS, les opposants à cette cession ont donné de la voix vendredi, nationalisant le débat au nom de la défense de la souveraineté. «Quelque part, on donne les clés de l'industrie aéronautique européenne aux Chinois», s'est indigné Nicolas Dupont-Aignan, tandis que Marine Le Pen évoquait une «faute de premier plan contre les intérêts de la France, d'autant plus choquante