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Bons plants dans le quartier

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Pour faire Face à la croissance de la population, les fermes-immeubles arrivent.
publié le 7 décembre 2014 à 17h46

Finis les champs de céréales à perte de vue de la Beauce, oubliés les alignements de serres en Bretagne : l'avenir est à l'agriculture urbaine et verticale. Légumes et céréales vont pousser hors sol dans des «farmscrapers» (fermes gratte-ciel). Une hérésie ? Pas si on se place du point de vue sociodémographique. En 2050, 80% de la population mondiale, qui aura augmenté d'environ trois milliards, habitera en milieu urbain. Il faudra alors un milliard d'hectares supplémentaires pour l'alimentation, soit une surface 20% plus étendue que celle du Brésil, selon le professeur en microbiologie Dickson Despommier de l'université Columbia à New York, auteur de The Vertical Farm (1). Or, actuellement, 80% des terres du globe adaptées aux cultures vivrières sont déjà utilisées.

Famine. Bref, le cheval noir du troisième cavalier de l'Apocalypse, Famine, se rapproche dangereusement. Parmi les solutions possibles, celle qui consiste à cultiver hors sol et en hauteur possède plusieurs avantages. Premièrement : rapprocher ces denrées de leur lieu de consommation principal, la ville, et réduire ainsi l'empreinte carbone en supprimant le transport. Deuxièmement : améliorer la qualité de l'air et de l'eau. Troisièmement : soulager les terres cultivables saturées de produits phytosanitaires, qui polluent et sont soupçonnés de provoquer des cancers chez les agriculteurs. Quatrièmement : utiliser des techniques (hydroponique, aquaponique, aéroponique)