C'est un sujet tendance. Il a inspiré deux films cet été, Lucy et Transcendance, un colloque sur «les implications sociétales du transhumanisme» organisé par l'Association française transhumaniste (Technoprog) le mois dernier et enfin un débat, programmé le 12 décembre au collège des Bernardins à Paris sur le thème «le transhumanisme, une idée chrétienne devenue folle ?» Très actif aux Etats-Unis où il est né, ce courant de pensée alternatif est moins connu en France, où intellectuels et scientifiques se réunissent en associations ou lors de think tanks pour prendre la mesure du phénomène et évaluer les risques. Face à eux, les opposants «bioluddites» tels que le collectif Pièces et main-d'œuvre, auteur du manifeste «Les chimpanzés du futur», tentent de fédérer une critique hostile de la recherche scientifique sur «l'augmentation» du corps humain.
«Aveuglette». Côté transhumanistes français, pardon «techno-progressistes», Technoprog s'est fixée pour mission de favoriser le débat sur les questions d'éthique, de sécurité sanitaire et de société. «Nous sommes techno-progressistes. Nous prônons un transhumanisme démocratique, modéré, social et humain, différent des idées libertaires californiennes», assure Marc Roux, porte-parole de l'association, ancien syndicaliste et militant. Sur leur site web, ils expriment leurs attentes face aux promesses des technologies éme