Les «35 heures», ou pour parler plus précisément les lois Aubry, méritent-elles les critiques régulières et massives dont elles sont l'objet depuis maintenant plus de dix ans ? Les effets délétères dont on les crédite sans relâche sont-ils vraiment démontrés (elles auraient définitivement plombé la compétitivité de la France, conduit à des pertes massives d'emploi, considérablement dégradé la valeur travail) ou a-t-on affaire, avant tout, à une comédie macabre où une sorte de machine idéologique est brandie comme un épouvantail pour servir de repoussoir à toute tentative sérieuse de faire reculer le chômage ?
Revenons sur les faits, qui font l'objet d'un rapport publié mardi (lire page 16), et réalisé par une commission d'enquête de l'Assemblée nationale chargée de mener de nombreuses auditions et de tirer - enfin - un bilan serein des lois Aubry. Et rappelons ce que les études académiques nous ont livré depuis longtemps.
D’abord, la réduction du temps de travail a créé des emplois. Sur les 2 millions d’emplois produits pendant la période 1998-2002 (du jamais-vu !), 350 000 sont attribués à la RTT par la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère de l’Emploi) et l’Insee. Mieux, ces emplois (durables) ne figurent pas, loin s’en faut, parmi les