«Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ne saurait être que fortuite.» Un jeune Premier ministre de gauche, 40 ans en janvier, a imposé au pas de charge une réforme du marché du travail largement destinée à faire preuve auprès de ses partenaires européens de sa volonté de réformes structurelles. Mettant fin à des garanties qui protégeaient depuis des décennies les salariés, brisant plusieurs tabous de la gauche. Matteo Renzi est italien et son Partito Democratico ressemble à une improbable fusion d'anciens communistes et de démocrates chrétiens, à l'idéologie tendance floue.
Mais, à la différence de la France, Renzi est confronté à une puissante fronde dans les rues italiennes. Les principaux syndicats, dont la CGIL, ont appelé à une grève générale ce vendredi qui s'annonce massive. Gauche contre gauche. Renzi dit s'en accommoder, porté par des sondages favorables bien qu'en baisse. Il entend par ses réformes satisfaire ses électeurs des classes moyennes par-dessus les corps intermédiaires, partis, syndicats ouvriers et même patronaux. Cette forme de démocratie directe portée par une omniprésence cathodique est risquée. Neuf mois après son accession au pouvoir et les espoirs qu'il avait suscités, les résultats sont maigres. En France comme en Italie, la gauche social-libérale, si elle veut porter des réformes nécessaires, ne peut défaire un système social peut-être obsolète mais éprouvé sans rien produire en échange en termes d'emplois et