La flambée des prix de la pierre dans les années 1998-2010 a eu un impact énorme sur la capacité des ménages à acquérir un logement, et spécialement les plus jeunes. Sous l'effet de hausses à répétition pendant douze ans, la perte de «pouvoir d'achat immobilier» a été en moyenne de 42% à Marseille, 39% à Paris, 25% à Lille ou 22% à Lyon, toutes générations confondues, indique une étude réalisée par l'université Paris-Dauphine et le Crédit foncier (1).
Les auteurs ont calculé qu’avec les prix de l’immobilier en vigueur en 1998, presque la moitié (44%) des ménages parisiens était en mesure d’acheter un logement dans la capitale. Douze ans plus tard, ils sont à peine un peu plus du quart (27%). L’évolution est analogue à Marseille (74% contre 44%), ou à Lille (72% contre 54%).
Mais cette éviction massive du marché des ménages modestes et moyens se caractérise par «de très forts clivages entre générations», dit le document. Ainsi, en 2010 dans la capitale, seuls 7% des 30-35 ans pouvaient acquérir un bien à Paris, alors que le taux est de 51% parmi les 55-60 ans. Outre qu'ils ont des revenus supérieurs aux jeunes, les «vieux» qui étaient «déjà propriétaires d'un bien immobilier en 1998 […] ont bénéficié ensuite d'une revalorisation de leur patrimoine, explique l'étude. Leur capacité à acheter un nouveau bien immobilier est donc restée intacte». Mais pour les jeunes, c'est une éviction générale.
(1) «L'Evolution du pouvoir d'achat immobilier s