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Libération

Sur le Net, la Corée fait un Cartoon

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publié le 14 décembre 2014 à 17h06

Naver, le géant coréen du Net, espère devenir la référence internationale en matière de bande dessinée numérique. Sa plateforme, dont le moteur de recherche dépasse de loin Google, rassemble déjà plus de 500 BD dévorées chaque jour par quelque 6 millions de lecteurs coréens. Forte de ce succès sur ses terres, l’entreprise part désormais à la conquête du monde des bulles avec son site Line Webtoons, lancé en juillet, qui propose une cinquantaine de titres en anglais, chinois et thaï.

Le mois dernier, un concours a été lancé pour sélectionner les meilleurs cartoonistes. Naver réutilise ainsi une recette qui a marché en Corée : publier dessinateurs professionnels comme amateurs, et laisser les internautes faire leurs choix. «Ce système encourage la création», se félicite Cha Jung-yoon, de l'équipe de communication de Naver. Souvent gratuites, les webtoons sont parfois vendues à quelques dizaines de centimes d'euros par épisode. Quant aux auteurs, ils sont rémunérés grâce à la publicité et aux produits dérivés. Un dessinateur aurait ainsi réussi à gagner 57 000 euros en un mois.

Format encore balbutiant partout ailleurs dans le monde, la BD numérique est un genre à part entière depuis des années en Corée du Sud. Les manhwas, version coréenne des mangas japonais, ont naturellement migré vers de nouveaux supports dans ce pays où le taux de pénétration des smartphones et d’Internet compte parmi les plus élevés du monde. Souvent dessinées pour le Web et adaptées à la lecture